Focus Joueur
Dans cet article, découvrez le portrait d'Octave Bailo, licencié à Mionnay, qui revient sur son parcours de joueur et sur ses objectifs futurs notamment avec son départ pour les USA.
Bonjour Octave, pour commencer peux-tu te présenter ?
Je m'appelle Octave Bailo, j'ai 19 ans, je suis né en 2005. J'habite à Saint-Chamond, une petite ville à côté de Saint-Etienne mais je m'entraine sur Mionnay tout au long de l'année.
Je suis -5,5 d'index et je joue au golf depuis tout petit. Jusqu'à mes 13/14 ans, j'en faisais surtout en loisirs mais, à partir de 14 ans, j'ai voulu m'investir davantage dans le golf car je ne jouais pas trop mal, donc j'ai commencé les compétitions.
Je suis membre du Renaud Gris Golf Institut à Mionnay et je suis encadré par un très bon staff. Je suis dans une structure où j'ai un coach par secteur, donc j'ai Renaud pour la technique, Ludo pour le sport, et Philippe pour le côté mental.
Qu'est-ce qui t'a fait commencer le golf ? Avais-tu dans ta famille des personnes qui jouaient au golf ?
Oui, toute ma famille jouait au golf et mon père avait un magasin de golf. Dès qu'on a su marcher avec mes frères et soeurs, il nous a mis un club dans les mains, on y a pris goût, et on aime vraiment tous ça dans la famille.
Pour revenir sur la compétition, qu'est-ce qui t'a fait passer de ce stade de joueur loisirs à la compétition ?
Déjà, je pars du principe que je n'aime pas faire un sport si je ne me donne pas à 100%, et à l'époque quand j'avais 13/14 ans, je faisais 3 sports ; du golf, du tennis et du foot, donc la semaine était super chargée.
Il a donc fallu faire un choix car si je voulais bien jouer au golf, on sait que ça demande beaucoup de temps, et ce n'était pas possible avec 2 entrainements de tennis et 2 entrainements de foot par semaine.
J'ai donc choisi le golf et la compétition m'a attiré parce que j'aime bien avoir un objectif lorsque je joue. Jouer juste pour jouer, ce n'est pas ce qui m'interésse. Même lors des parties amicales, on met quelque chose en jeu pour me donner encore plus envie de me surpasser.
En moyenne, combien d'entrainements fais-tu par semaine ?
Quand je n'ai pas de tournois, j'y vais 6 jours sur 7, je me laisse un jour de repos, ce qui est obligatoire afin de ne pas saturer. Sur ces 6 jours, il y a des journées un peu moins denses, où l'on va simplement faire un peu de petit jeu et il y a des jours où il va y avoir la séance de sport pendant 1h30, suivi de 2 heures pendant lesquelles je vais taper des balles. C'est surtout à moi de gérer en fonction des prochaines échéances.
Lors des semaines de tournoi, j'aime bien mettre beaucoup d'intensité et jouer beaucoup juste avant.
A l'inverse, quand je rentre de tournoi, j'aime bien prendre mon temps et avoir un ou deux jours de break.
Donc c'est du 6 jours par semaine mais ce sont des entrainements très variés, même si on essaye d'égaliser tous les secteurs de jeu et de tout travailler à 100%.
En ayant ce rythme d'entrainement, tu arrives à avoir du temps libre ? Est-ce que tu fais des études ?
Cette année, j'étais au CNED et je pars aux Etats-Unis dans deux semaines. J'avais le lycée avec le CNED donc l'école à la maison, ce qui demandait pas mal d'autonomie car je devais travailler 2 à 3h par jour.
L'hiver, j'allais au golf de 11h30 à 15h, période de la journée où il fait le moins froid et l'été, j'y étais à 8h30 et je revenais à 14h, ce qui me permettait d'avoir l'après-midi pour travailler, tout en ayant toujours mes 4h pour travailler.
Je fais des grosses journées, surtout il y a deux mois, j'étais en pleine révision pour le bac donc j'ai limité un maximum le golf, je revisais beaucoup mais tout s'est bien passé.
Concernant ton départ aux USA, dans quelle université pars-tu ?
Je vais à l'université de Lousiane à Monroe, au Nord-Est de la Louisiane. Le programme va être identique aux autres facs américaines, c'est-à-dire que nous allons à la salle de sport très tôt le matin, puis nous enchainons avec les cours pendant 2/3h. Ensuite, on a le temps pour manger et l'après-midi c'est du golf, un peu comme je faisais cette année, à la différence qu'aux Etats-Unis, il n'y a pas de coachs, on a simplement les coéquipiers de l'équipe. On sera vraiment en autonomie, il faut savoir comment travailler et connaitre ses priorités.
Au niveau des cours, je vais étudier le management et le business, c'est assez large.
Pourquoi as-tu choisi cette fac ?
Dans un premier temps, c'est eux qui m'avaient proposé de venir, et après pour choisir une université c'est très compliqué, il y a beaucoup de critères, déjà au niveau des écoles, il y en a qui demandent un niveau énorme, et d'autres qui ont un très bon niveau de golf mais un niveau d'école qui n'est pas extraordinaire.
Personnellement, j'ai commencé par regarder le ranking de la fac au niveau golf, je ne voulais pas jouer dans une Top 20 et ne pas être sûr de jouer car on est plusieurs dans l'équipe, il y a des qualifications pour pouvoir faire les compétitions. J'ai donc pris une bonne université qui est dans la moyenne, qui n'est pas la meilleure mais qui est loin d'être la moins bonne donc j'ai toutes mes chances de jouer et d'être dans l'équipe.
Un des autres critères était également d'avoir une université dans laquelle je peux jouer toute l'année par rapport au climat. On sait qu'aux Etats-Unis dans tout le quart-nord, l'hiver il neige et il fait très froid. Après, les universités ont de très bonnes installations, des simulateurs, trackman, des putting green intérieur... mais je trouve que ce n'est pas pareil que de jouer et de voir sa balle voler.
Ce sont des programmes de 4 ans mais j'ai pour but de faire mes deux premières années et de tenter ma chance pour le Korn Ferry Tour ou le Latino Tour afin de me situer.
Le but est à la fin de faire une carrière professionnelle.
Pour revenir sur ta saison actuelle, combien de tournois fais-tu en moyenne sur une saison ?
On ne compte pas vraiment le nombre de tournois, tout dépend des périodes. Je peux faire trois tournois de suite en 3 semaines, et ensuite faire une pause pendant 2 semaines pour revenir à la maison et à l'entrainement.
Cette année, c'est un peu différent car j'avais le bac et j'ai moins joué, j'ai fait deux tournois au mois de mai, un seul au mois de juin et un seul au mois je juillet. Au total, j'en ai fait 10 depuis février. J'ai un rythme de 2 à 3 tournois par mois maximum.
Quels sont les tournois qui t'ont le plus marqué ? Par exemple, qu'as-tu ressenti lorsque tu as joué la Gounouilhou ?
Bien sûr, la Gounouilhou a été l'une des meilleures semaines que j'ai pu faire en tant que joueur. En plus, à Mionnay, nous sommes tous amis et nous avons tous le même âge. En 2 ans, nous sommes montés de la 3e division à la Gounouilhou, ce que peu de clubs ont fait. Donc on a essayé de tout donner même si on n'avait pas trop de points de repère contrairement à des clubs parisiens par exemple pour qui c'est leur 30e Gounouilhou. D'un côté, on n'avait rien à perdre, mais de l'autre, on savait que sur le papier, on avait une très bonne équipe. Au final, on a fait une très bonne qualification, et c'était vraiment intense. Ce n'est pas la même effervescence en équipe, il y a plus d'émotions, on extériorise plus et on se serre les coudes.
Quelle est ta plus belle victoire cette année ?
Celle où je suis le plus content c'est en Espagne à Barcelone, mon premier tournoi de l'année, c'est ma première compétition à l'international que je gagne, et je suis content de remporter un titre en dehors de la France car c'est toujours plus difficile. Après, il y a aussi la Illouz car La Boulie, c'est un endroit mythique, c'est une compétition qui est réputée depuis de nombreuses années, et avoir son nom sur le trophée ça fait toujours plaisir.
Tu as d'autres compétitions prévues pour bientôt ?
Oui, dans une semaine, juste avant de partir aux Etats-Unis, je fais les Internationaux des Pays-Bas à Eindhoven, 4 jours de stroke-play.
Et donc pour finir, quels sont tes objectifs à court et long terme ?
C'est donc les Etats-Unis et essayer de jouer le mieux possible là-bas, et si je joue très bien pourquoi pas essayer d'être transféré dans une fac avec un meilleur classement, et faire d'autres tournois pour avoir une meilleure visibilité car c'est en gagnant que les coachs retiennent ton nom.
